Déjà que le Guide Michelin était au cœur de la tourmente ces dernières années par rapport à certaines rétrogradations d’établissements connus (voire historiques) et appréciés de tous, voilà que le guide Michelin en remet une couche en éditant un guide, alors que les restaurants sont fermés. Est-ce vraiment la bonne stratégie pour la crédibilité du guide rouge ?
Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin, l’assure, les restaurants ont été testés normalement lors des périodes où ils étaient ouverts (la moitié de l’année en quelque sorte). Des inspecteurs internationaux seraient venus en renfort des équipes françaises pour tenir les délais. Selon lui, la demande est forte de la part des chefs de maintenir cette édition, puisqu’il en aurait encore plus besoin que les années passées.
On veut bien y croire, mais c’est quand même difficile à avaler en l’état. On m’a toujours dit que pour juger des nouvelles tables à intégrer, ainsi que pour conserver ses étoiles, il ne suffisait pas d’un passage d’inspecteur, mais plusieurs pour confirmer la régularité en quelque sorte. Vu le temps limité et les difficultés pour le commun des mortels de réserver certaines tables sans attendre 3 à 6 mois, on voit difficilement comment cela a pu être fait « dans les règles de l’art », surtout quand on sait qu’ils excluaient les périodes de redémarrage juste après les réouvertures.
Autre détail, lors de la conférence Gwendal Poullennec a parlé des inspecteurs étrangers, je veux bien y croire, mais on ne juge pas un restaurant en Allemagne ou en Thaïlande comme on le juge en France. En tout cas, je reste circonspecte.
Bref le choix a été fait d’offrir une flopée d’étoiles et d’éviter les rétrogradations de 3 étoiles qui font tant polémique. Reste qu’une année blanche aurait-elle vraiment changé la donne pour les restaurateurs ? On n’est pas certains que parmi les nouveaux élus, tous puissent ouvrir leur établissement (au printemps, on l’espère) … c’est donc vraiment une drôle de logique.
Pas certaine que le guide ressorte grandi de cette décision, car finalement, la vraie nouveauté portée fièrement était la nouvelle application Michelin qui était citée à chaque moment où cela était possible, tout comme le nom des partenaires.
Les étoiles dans ma région d’adoption : l’Alsace
La première surprise c’est que le Haut-Rhin n’a aucune nouvelle table étoilée en 2021.
Un des deux nouveaux 2 étoiles Michelin est dans le 67, c’est la Merise à Laubach. Il rejoint donc les établissements suivants : l’Auberge de l’Ill (Illhaeusern), la Fourchette des Ducs (Obernai), la Villa René Lalique (Wingen sur Moder), la Table d’Olivier Nasti (au chambard – Kaysersberg), l’Auberge du Cheval Blanc (Lembach), le JY’s (Colmar), dont aucun n’a réussi à grimper d’une étoile.
Pour découvrir un nouvel étoilé en 2021, il faudra aller à Strasbourg ou au Nord de Strasbourg :
- Au Crocodile, Strasbourg (le retour !)
- Les Plaisirs Gourmands, Schiltigheim
- Le Jardin Secret, La Wantzenau
- Au Gourmet, Drusenheim
Quand on vous dit que le résultat est un peu surprenant. Bref, ces 4 adresses viennent compléter la vingtaine d’établissements étoilés du Haut-Rhin (68) et Bas-Rhin (67).
Dernière chose, le Michelin attribut une récompense au restaurant agissant dans un esprit de « développement durable » de la filière. 3 tables alsaciennes récupèrent ce macaron vert pour leur engagement :
- Le Vieux Couvent à Rhinau,
- Thierry Schwartz – Le Restaurant à Obernai,
- L’Auberge Frankenbourg à La Vancelle.
Ils viennent rejoindre l’Alchemille à Kaysersberg, qui est le seul étoilé que j’ai finalement eu loisir de découvrir en 2020 en Alsace.
Pour le reste de la France :
Un nouveau 3-étoiles en 2021 : AM par Alexandre Mazzia, à Marseille
Le second 2 étoiles en 2021 : Marsan par Hélène Darroze, à Paris (75)
Les nouveaux 1 étoile :
- Mickaël Féval, Aix en Provence (13)
- Les Sources de Fontbelle, Angoulême (16)
- Vincent Favre Félix, Annecy (74)
- La Rotonde des Trésoms, Annecy (74)
- Louroc, Antibes (06)
- ONA, Bassin d’Arcachon / Arès
- Pollen, Avignon (84)
- Auberge Pom’Poire, Azay le Rideau
- Castel Marie-Louise, La Baule (44)
- L’Observatoire du Gabriel, Bordeaux (33)
- L’Ardoise du Marché, Boulleret
- La Vieille Tour, Cellettes
- La Mère Germaine, Châteauneuf du Pâpe
- Les Foudres, Cognac
- Cibo, Dijon (21)
- Le Donjon – Domaine Saint-Clair, Etretat
- Auberge du Cep, Fleurie
- L’Opidom, Fondettes
- La Table de la Mainaz, Gex
- Le Fantin Latour – Stéphane Froidevaux, Grenoble (38)
- Le Cerisier, Lille (59)
- Miraflores, Lyon (69)
- Rustique, Lyon (69)
- Domaine du Colombier, Malataverne
- Le Bistronomique, Manosque
- Signature, Marseille (13)
- La Salle à Manger du Château de Mazan, Mazan
- La Table d’Antonio Salvatore au Rampoldi (Principauté de Monaco)
- Reflet d’Obione, Montpellier (34)
- Pastis, Montpellier (34)
- Leclere, Montpellier (34)
- Le Manoir de la Régate, Nantes (44)
- Roza, Nantes
- Les Agitateurs, Nice (06)
- Duende, Nîmes (30)
- Shabour, Paris 2e
- Pantagruel, Paris 2e
- Trente-Trois, Paris 7e
- Gaya par Pierre Gagnaire, Paris 7e
- Oxte, Paris 17e
- MoSuke, Paris 14e
- Ochre, Rueil Malmaison
- Le Verbois, St-Maximin
- Colette, St-Tropez (83)
- Villa Salone, Salon de Provence (13)
- L’Or Bleu, Théoule sur Mer
- Le Panoramic, Tignes
- Château de Massillan, Uchaux
- Moulin de Rosmadec, Pont-Aven
- Auberge du Pont, Pont-du-Château
Maintenant il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que les restaurants finissent par nous accueillir de nouveau dans leurs salles, car cet article m’a donné sacrément envie d’y retourner !
En attendant si vous voulez revoir la remise des récompenses c’est par ici :